Faire le point

Au moment où j’écris ces lignes, nous entamons ensemble la huitième édition du « Prix Œdipe des libraires ». Ce prix fait lui-même suite d’un autre prix œdipe qui se déroulait de façon beaucoup plus intimiste et que certains ont choisi de perpétuer alors que les biais de l’entre-soi me sont au bout de quelques années parus insoutenables au regard des buts poursuivis.

La formule actuelle se soutient d’une logique qui vise à favoriser une politique des auteurs contre une politique des associations. Cependant, le déroulement du vote des années passées met en évidence certains défauts auxquels devons impérativement, sous peine de perdre toute crédibilité, remédier au plus tôt. C’est précisément à cette tâche que nous nous sommes attelés.

La démocratie, on le sait est un compromis et un combat. Le plus mauvais système à l’exception des autres selon Winston Churchill ; ce n’est pas le système électif qui en constitue le point essentiel. On sait qu’il peut donner dans la caricature. La démocratie repose sur un certain état de la société dont un égal accès à l’information est l’une des composantes. Sur ce point au moins nous n’avons pas à rougir de ce que nous faisons.

Grâce au site et à l’apport de tous ceux qui participent à son fonctionnement cette information est la plus large possible et sans exclusive. De même il n’est pas indifférent que dans son déroulement le « prix Œdipe des libraires » permette à chaque auteur de s’exprimer et puisse défendre ses chances au même titre et dans les mêmes conditions que les autres. L’aide de chacun et en particulier celle des libraires qui nous soutiennent en constitue le point essentiel. Il leur reviendra à l’avenir de nous aider encore davantage à faire en sorte que le déroulement du vote dans les librairies soit le plus régulier possible. De notre côté nous allons mettre en place un système de vote qui sera, nous l’espérons, plus en accord avec nos objectifs.

Sur l’état de la société et notamment, mais pas uniquement, sur l’état de ce qu’il est convenu d’appeler le « mouvement psychanalytique » notre capacité à faire évoluer les choses reste modeste. S’il y a encore quelques années une certaine marge de manœuvre semblait encore exister, celle-ci se réduit de plus en plus. Aujourd’hui, au moins en apparence, c’est l’immobilisme qui prévaut. Pourtant nous avons choisi de ne pas baisser les bras et cela au regard du travail accompli dont nous n’avons certes pas à rougir. Nous espérons une fois encore avoir la capacité de vous entraîner avec nous dans cette nouvelle aventure.

Laurent Le Vaguerèse