spectacle/cinema

Cinema
Sylvie Bruneau ; rêver sous le capitalisme
RÊVER SOUS LE CAPITALISME, un film de Sophie Bruneau Par Jean-Yves Broudic Rêver sous le capitalisme’ est un très beau film documentaire de Sophie Bruneau que l’on peut voir actuellement en direct sur ARTE et bientôt au cinéma. Il est composé d’une douzaine de séquences où des hommes et de femmes racontent des rêves relatifs à leurs conditions de travail, au cadre général de leur entreprise ou administration, aux relations à leurs collègues et à leur direction. Quelques-unes de ces séquences sont des portraits filmés, mais dans la plupart des cas on entend les...
Les chatouilles Il est toujours périlleux de vouloir faire d’un film le support d’une cause, ici, on l’aura compris des abus sexuels à l’encontre des enfants. Tiré d’une pièce montrée à Avignon, celui-ci n‘échappe malheureusement pas à la règle. Aidée par une « psy » dont on se demande où les réalisateurs ont bien pu trouver le modèle (encore que sur ce « marché » on trouve malheureusement de tout), l’actrice adulte nous raconte ce que fut sa vie après avoir été séduite et violée par un ami de sa famille alors qu’elle avait 7 ou 8 ans et ce durant plusieurs années. Les premières images du...
the house lars von trier
The House that Jack Built film danois de Lars Von Trier Luiz Eduardo Prado Dimanche après-midi paresseux, une envie d’aller au cinéma me prend. Feuilletant un magazine, le titre m’accroche. The House that Jack Built . Peut-être La ferme à Maturin en français ? En anglais, cela se dit « a nursery rhyme with a cumulative tale » ; en français, « une chanson à récapitulation ». Elles m’ont toujours laissé émerveillé. Je retiens aussi le nom de l’auteur Lars Von Trier. Je me souviens encore de son Elements of Crime , cet impressionnant et magnifique film d’un...
Plaire, aimer et courir vite : un nouvel impératif catégorique ? Actuellement sur les écrans, le film de Christophe Honoré Plaire aimer et courir vite plonge le spectateur (tout au moins celui que j’ai été) dans un abîme de perplexité. De part en part, voici une présentation de la culture gaie contemporaine… ou presque. Toutefois, quand on a dit cela sans plus , on n’a encore pas dit grand-chose. Les dialogues sont très écrits, littéraires, théâtraux – ce qui n’est pas si fréquent dans le cinéma contemporain. Une phrase en délivre la raison érotique, que je ne cite...
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Everybody knows 2
Asghar Farhadi, Everybody knows, 2018. On se demande pourquoi un cinéaste iranien fait un film en Espagne et lui donne un titre en anglais. De tout cela, il s’est expliqué dans la presse et, dans le fond, le caractère méditerranéen, les peaux sombres, les yeux noirs, la vie d’une province rurale proche du clan ou de la tribu, les regards suspicieux à l’égard des étrangers et des intrus, bien des traits font de ces scènes espagnoles un drame qui aurait pu se jouer en Iran ou dans d’autres contextes villageois. Ce n’est pas cela qui m’a déçue dans ce film d’un cinéaste qui m’a passionnée jusqu’...
la camera de Claire
Mister so and so Le cinéma du Coréen Hong Sang-Soo nous apporte une vraie bouffée d’air. Pour qui a suivi la série de ses films depuis In another country , déjà tourné avec Isabelle Huppert sur un mode léger, puis Un jour avec, un jour sans , Seule sur la plage la nuit , et maintenant, La caméra de Claire , ce réalisateur apporte quelque chose au cinéma. Série n’est peut-être pas le terme adéquat, car le style de Hong Sang-Soo se situe aux antipodes dédites « séries », autrefois appelées « feuilletons » dont on nous rebat les oreilles et qui rendent tant de...
Phantom Thread
Phantom Thread film dramatique britannico-américain écrit et réalisé par Paul Thomas Anderson avec Daniel Day-Lewis, Vicky Krieps et Lesley Manville Le fil fantôme ou le tissu fantôme, ou le fil du fantôme et même to thread the needle en tant que métaphore des rapports érotiques entre un homme et une femme, l’ OED , l’ Oxford English Dictionnary , permet toutes ces interprétations, richesse polysémique de la langue anglaise que nos cousins canadiens québécois restreignent, me semble-t-il, en proposant à ce film le titre Le fil caché . Ce film qui a cumulé...
La douleur
La douleur. Film d'Emmanuel Finkiel Quand je suis sortie de La douleur, je me suis dit que c’était un film formidable. Ce n’est pas la douleur qui est formidable, bien sûr, c’est l’attente, la mise en scène de l’attente de quelqu’un qui, quoi qu’il en soit, ne reviendra pas, même s’il revient. Car en définitive il n’a fait que se prêter, il n’a fait qu’incarner le personnage de l’attente dans un contexte éminemment précaire, dangereux où il faut tout donner de soi en réservant l’essentiel par-devers soi. Il m’a semblé avoir déjà vécu une situation à certains égards comparable, quand je...
12 jours
Raymond Depardon, 12 jours : Beckett au parloir. Je ne sais pas ce qui me révolte du film ou de la procédure qu’il décrit, ou bien encore s’il s’agit de la procédure dans le dispositif bref, d’un film qui me concède une position intenable, m’enfermant avec lui dans la boîte à images et accessoirement la boîte à folie. Dans Les Habitants déjà, Depardon enfermait les gens dans une boîte, une sorte de photomaton/caravane dans lequel ils échangeaient des propos le plus souvent d’une pauvreté désarmante et pitoyable, complètement pris dans les stéréotypes, la misère de leur...
Julieta
Réflexions à partir du film Julieta Louise Grenier RIEN SUR MA FILLE ? Une « ombre à peine capable de revivre » (Freud) [2] : voilà comment Freud désigne le lien à la mère et ses affres dans l’histoire des filles, ce qu’il appelle le préœdipien : une ombre qui se heurte à un refoulement inexorable et qui ne cesse de hanter la psyché féminine. Dans le film Julieta , le maternel est une mémoire liquide où errent des naufragés et des signifiants arrachés au silence de Pontos. [3] Freud écrit : « La pénétration dans la période préœdipienne de la petite fille nous surprend comme...

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