Intraduisibles et langue chinoise

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La psychanalyse est, cela au moins est sûr, un travail de parole : on parle, on écoute, on entend ce qu'on entend. En bonne logique, on psychanalyse dans une langue, que parlent l'analysant et l'analyste. Que peut vouloir dire alors: psychanalyser en lan­gues, avec un s ? C'est la question que se sont posée des psychanalystes et des philosophes français et chinois, chinois et français, par­fois bilingues ou pratiquant du moins les deux idiomes, et parfois simplement éba­his de ce que la question même leur faisait découvrir. « Une langue, entre autres — et il s'agit là pour nous autant des langues de l'inconscient que des langues dites « natu­relles » —, n'est rien de plus que l'intégrale des équivoques que son histoire y a laissé subsister ». Cette phrase de Jacques Lacan nous a servi à tous de toile de fond. Pour explorer dans nos pratiques très diverses de psychanalystes et de traducteurs comment un autre et une autre langue, non pas abso­lument autres mais quand même, nous obli­geaient à comprendre moins vite, à acciden­ter la vérité occidentale, et à éprouver jusque dans nos techniques la « varité » au lieu de la « vérité ».

 

Ce recueil est l'édition de travaux menés dans le cadre du programme « Langue chinoise et pratique de la psy­chanalyse » élaboré par Barbara Cassin (centre Léon-Robin) et Françoise Gorog (IHP Sainte-Anne).