Danièle Brun est psychanalyste, membre d'Espace analytique. Elle est présidente de la société Médecine et Psychanalyse. Elle est professeur émérite à l'université Paris- Diderot. Elle a publié La Passion dans l'amitié (2005) et Les Enfants perturbateurs (2007).

Dans ce livre. Mères majuscules, il ne s'agit
pas d'une figuration de la mère en majesté
avec son enfant, mais plutôt d'une repré-
sentation contrastée d'elle-même où se lit la
nostalgie. La nostalgie d'un autre enfant
auquel le sien ne correspond pas ou plus,
mais qui l'habite d'une telle manière que
son regard sur l'enfant réel, l'enfant de
chair, en est altéré.

Que transmet-on plus tard, en tant que
parent, homme ou femme, d'une figure de
mère aussi particulière, à la fois omnipré-
sente et insaisissable ? Quelle empreinte
laisse-t-elle ? Que dit-elle de l'enfance ?
On y pense, puis on l'oublie, quitte à en
retrouver la trace dans la relation avec ses
propres enfants, ou alors dans une absence
d'enfant.

Danièle Brun se penche ici sur les situations du quotidien où l'histoire du corps de
l'enfant sollicite celle du désir et du fantasme maternels. La maternité s'y révèle
jusque dans ses racines : le devenir femme
de la petite fille. Ainsi s'ouvrent et se
découvrent les voies qui mènent vers la clé
des Mères.
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paru dans le magazine "Elle"
MÈRES MAJUSCULES
"Pourquoi l'amour, les enfants - tout ce qui devrait nous combler -nous laissent parfois sans réaction, comme incapables de saisir notre bonheur?
Dans« Mères majuscules », Danièle Brun tente une réponse étonnante, fulgurante même. Décryptage d'un livre que toutes les femmes devraient lire.

De quoi ça parle? Si on vous dit que c'est une plongée dans là mélancolie des mères, ça va vous faire peur. Mais si on ajoute que cette mélancolie est passagère et, surtout, que toutes les mères et même toutes les femmes se retrouvent « Mères majuscules» à divers moments de leur existence, cela va peut-être vous intriguer et certainement vous passionner. Ce que Danièle Brun appelle« Mères majuscules», ce n'est pas une pathologie, mais un état qui nous saisit. Un de ces moments où le mystère de notre capacité à porter un enfant et à nous ouvrir pour le mettre au monde nous traverse littéralement.

Comment c'est écrit? De façon lumineuse, même si le propos parais compliqué. Danièle Brun est psychanalyste, elle a longtemps travaillé avec les enfants et leurs mères. Comme sans y toucher, elle casse définitivement le mythe de la mère parfaite et dessine délicatement les failles et les forces féminines.

Pourquoi il faut le lire? Parce que c'est totalement déculpabilisant. En mêlant anatomie et psychisme, Danièle Brun éclaire d'une façon originale la féminité. Avec douceur, elle nous assène qu'être débordée, voire déçue, par son enfant, ce n'est pas une question de contingences (mauvaise nuit, compagnon peu soutenant), mais d'essence de la maternité. Ouvrant ainsi pour nous la possibilité d'accueillir nos absences et nos angoisses, mais surtout d'en sortir. Bref, « Mères majuscules »,
c'est notre nouvelle bible! SANDRA BASCH

L'ESSAI DE LA SEMAINE VERTIGES DE LA MERE
( Mères majuscules, de Danièle Brun (Odile Jacob, 227 p.).