La femme, la lettre et l'image
Anita Izcovich est psychanalyste, membre de l'Internationale des Forums du Champ lacanien et de son École de psychanalyse. Elle a enseigné au Département de psychanalyse à l'université Paris vin. Elle enseigne actuellement au Collège de clinique psychanalytique de Paris, et exerce la psychanalyse à Paris.

La femme, la lettre et l'image

Qu'est-ce qu'une femme ? Cet ouvrage se propose d'aborder cette question dans une réciprocité d'éclairages entre la psychanalyse et les champs connexes qui marquent la civilisation, plus particuliè­rement la chirurgie esthétique et la mode.

Si la femme est parfois amenée à prêter son corps au chirur­gien, elle le prête aussi au discours de la mode pour qu'il lui dicte comment conjuguer son être dans son vêtement et son étoffe sub­jective. Il s'agira alors d'interroger le style des femmes qui ont créé leur propre maison de haute couture, que ce soit Jeanne Lanvin ou Coco Chanel : comment ont-elles donné la texture d'une image à ce qui ne peut se dire de la femme ?

Ce parcours conduit à explorer ce qui constitue l'acte créateur de l'actrice au théâtre et au cinéma. Sarah Bernhardt situait l'ex­centricité de sa création sur la frontière entre la vie et la mort, ne serait-ce que quand elle apprenait ses rôles dans son élégant cer­cueil d'argent. Maria Casarès a produit l'éclat de la beauté de son acte théâtral dans un exil d'elle-même et la fissure du semblant. Quant à Marlène Dietrich, elle se donnait des airs de femme en se faisant absente à elle-même. Et si Marilyn Monroe a donné une telle puissance à une image qui jaillissait de la coupure de son être, c'est en cela qu'elle a sans doute incarné, au plus haut point, la lettre morte et la femme qui n'existe pas.