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Les caprices de Marianne. Théâtre de la Tempête Cartoucherie de Vincennes
Les caprices de Marianne. Théâtre de la Tempête Cartoucherie de Vincennes
Les caprices de Marianne Alfred de Musset
Théâtre de la tempête
Cartoucherie de Vincennes
Mise en scène Frédéric Bélier-Garcia
Du 10 novembre au 11 décembre
Renseignement réservation 01 43 28 36 36
« Les caprices de Marianne » portent bien mal leur nom, car il n’y a rien dans le comportement de Marianne qui justifie de nos jours de qualifier son comportement de capricieux bien au contraire. Mais venons-en à cette soirée. Convenons qu’au théâtre, il est mieux vu de monter Shakespeare que Musset et d’ailleurs il suffit de jeter un œil sur la saison théâtrale des théâtres publics pour s’en rendre compte rapidement ; Musset est plus ou moins confiné aux matinées scolaires de la Comédie Française ou des jeunes gens très soignés viennent se former aux humanités auxquelles leurs parents les convient dans l’ordre tout autant d’une transmission bienvenue de la culture que d’une certaine idée de ces idées qui forment la jeunesse. Eh bien nous ne leur donnerons pas tort, de se soucier ainsi de leur progéniture, tant ce dont il est ici question l’amour, l’amitié, la trahison, sont des passions éternelles et que la jeunesse rencontrant la jeunesse d’un Musset âgé de 22 ans quand il écrit la pièce, sont de nature à retenir l’attention des spectateurs quel que soit leur âge et tout particulièrement celui des passions adolescentes et des interrogations qui les accompagnent.
En un sens la pièce se compose de deux parties. Au cours de la première chacun est dans son rôle au sens d’une image qu’il veut donner de lui-même. Coelio l’amoureux transi de Marianne nous fait démonstration du fait qu’il aime désespérément sa propre image projetée sur Marianne. Il aime l’amour qu’il lui porte et se complet dans sa jouissante souffrance, Octave , l’ami de Coelio, est le jouisseur des femmes des plaisirs et du vin ; il semble s’en délecter tout comme de son apparent immoralisme. Marianne elle, est ce parangon de vertu qui passe de la chapelle à ses appartements et s’est mise ainsi à l’abri de tout désir protégée en cela par son époux le juge, lui-même décrit comme le jaloux de service.
Mais voilà, patatras, au beau milieu de la pièce Marianne prend tout à coup une autre dimension et la pièce alors bascule. La voici qui décrit le dilemme dans lequel elle se trouve. Si elle est fidèle et sage on se moquera d’elle, et si elle se livre, on raillera son infidélité et son caractère superficiel et duplice. Octave à qui elle adresse ce discours en est dès lors déstabilisé et tels le sont également tous les autres personnages de la pièce. On n’attendait pas Musset en défenseur de la cause des femmes. En quoi il nous surprend en bien et ouvre à la réflexion des spectateurs tous les autres thèmes abordés dans la pièce.
On n’est pas fou, on vous l’avoue du décor dans lequel les acteurs cabriolent, mais pour le reste rien ne vient troubler le plaisir pris à cette soirée
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