Entretiens avec Vincent Flamand

Erasme 1 avançait : « On ne naît pas humain, on le devient. »
Mais comment peut-on le devenir? Quelles évolutions, quelles
contraintes doit-on accepter, dès l'enfance puis tout au long de son
existence, pour pouvoir vivre véritablement comme un homme?
Et en quoi la société dans laquelle nous vivons favorise-t-elle
ou empêche-t-elle ce parcours vers l'humanisation? Autant de
questions que Jean-Pierre Lebrun travaille à clarifier depuis de
très nombreuses années.

Refusant à la fois la nostalgie d'un passé idéalisé et d'être aveuglé
par les sirènes du « progrès », il se demande si nous sommes
encore capables, voire soucieux, de désirer. Sachant que le désir, le
propre de l'homme, a affaire au langage et au manque. Et qu'il se
différencie de la jouissance, comblante et par là même mortifère.
Or notre société dite néolibérale, imposant la recherche éperdue de
ladite jouissance, confondant égalité et égalitarisme. affaiblissant la
fonction paternelle au nom du rejet, certes légitime, du patriarcat,
tend à dévaloriser tout ce qu'implique la condition humaine. Ce
qui a des conséquences majeures, et très concrètes, qu'explore ici
Jean-Pierre Lebrun, dans tous les domaines de la vie individuelle
et collective : la politique, l'éducation, la culture, le psychisme
et ses pathologies, mais aussi la vie conjugale ou les modes de
consommation.

Une réflexion profonde mais accessible, du point de vue de la
psychanalyse, sur les problèmes cruciaux que doit affronter
l'homme contemporain.

Jean-Pierre Lebrun, psychiatre et psychanalyste,
ancien président de l'Association freudienne internationale,

a publié une dizaine d'ouvrages, parmi lesquels
Un monde sans limite (Eres, 1997). L'Homme sans gravité
(entretiens avec Charles Melman. Denoël, 2002)
et La Perversion ordinaire (Denoël. 2007).

Vincent Flamand, philosophe, a publié en 2010
un premier roman, D'aussi loin que je me souvienne,
il s'est toujours levé tôt, aux Editions de L'Aube.