Soumis par CHEMLA Patrick le
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L’INSCRIPTION individuelle sera numérique, en ligne, sur le site de Weezevent avec le lien suivant :
https://www.weezevent.com/17emes-rencontres-de-la-criee
Les inscriptions en formation continue seront gérées par les CEMEA en utilisant le lien suivant :
Pour tous renseignements : Madame Christine Chemla : 06.31.11.76.72
Mail : Madame Sabrina Chibani : g04.extra@epsm-marne.fr
PROGRAMME DES RENCONTRES
Vendredi 1 octobre de 9h00 à 13h00
PRESIDENT : Gérard RODRIGUEZ
DISCUTANTE : Aurore LE NAIL
INTERVENANTS :
Françoise DAVOINE : Thérapeutes en première ligne
Loriane BELLAHSEN : Le collectif, plus que jamais !
Mary DORSAN : Méthode
Simone MOLINA : Le point de Capiton, un « espace potentiel » pour la psychanalyse
Vendredi 1 octobre de 14h30 à 18h00
6 ateliers
Atelier 1 : CLINIQUE
ANIMATRICE : Thérèse ZAMPAGLIONE
INTERVENANTS :
Corinne DOUENEL et Amélie DIMECH : Ne pas perdre le Nord
Nathalie AZAM : « Le CORPS-PASSERELLE du comédien-intervenant » : nos présences en jeu
Pierre KAMMERER : Fécondité d’un transfert amoureux
Mathilde HAMONET : De l’apathie protocolaire au pathique de la rencontre
Atelier 2 : CLINIQUE
ANIMATRICE : Géraldine Delcambre
INTERVENANTS :
Alain ABRIEU, Hamid Soltani et Marie Claude Taliana : Jusqu’au bout
Virginie PERILHOU et Jérome COSTES : Du collectif au singulier : chronique d'un séjour et d'une rencontre
Sarah COLIN et Anne-Line FOURNIER : Accompagner à plusieurs la relation parents enfants…
Atelier 3 : CLINIQUE ET TRANSMISSION
ANIMATRICE : Pascale HASSOUN
INTERVENANTS :
Faïka MEDJAHED et Sabrina BOUCHAIR : Entrer dans la danse avec Selma sur plusieurs pieds au rythme du temps et des catastrophes
Kathy SAADA et Okba NATAHI : Transmettre et problématiser les apports de la psychanalyse : une expérience singulière en Tunisie
Anna PARE ANASTASIADOU : De la rupture à la réinvention : broder des continuités
Atelier 4 : CLINIQUE ET POLITIQUE
ANIMATEUR : Serge Klopp
INTERVENANTS :
-Patrick BELAMICH : Neurosciences, psychanalyse et CMPP
-Matthieu BRAUN et Margot PAOLUCCI : Pollen, une tentative de poèmisation
-CMPEA "La Ribambelle" (St Alban) : De-ci, de-là
-Theodore MYSTAKELIS : Itinéraires
Atelier 5 : CLINIQUE ET CREATION
ANIMATEUR : Yacine Amhis
INTERVENANTS :
Anna ANGELOPOULOS, Corinne CHEMIN et Guillaume ALEMANY : L’atelier conte et les métamorphoses de l’homme normal
Laurence MARCHAND : Politique TRANS
Christophe BOULANGER : Art brut et invention d’espaces
Atelier 6 : SINGULIER ET COLLECTIF
ANIMATEUR : Laure THIERION
INTERVENANTS :
Leïla LEMAIRE et Joris DE BISSCHOP : Entre le faire et l’agir : la fabrique de bords
Christelle GUILLEMIN : Création collective et mise en Je(u)
Benjamin ROYER : Un collectif à (re)venir
Samedi 2 octobre de 9h00 à 13h00
Matinée ouverte à tout public
Situation des pratiques altératrices
ANIMATEURS : Mathieu BELLAHSEN et Delphine GLACHANT (Printemps de la psychiatrie)
9h00 : TABLE RONDE
PSY-CAUSENT, HUMAPSY, TRUC, Section locale de l’UNAFAM, AMPI, FIAC, USP, CNP CGT, SNPP, Collectif 39 Enfance…
avec Alain Abrieu, Chloé Adad, Madeleine Alapetite, Philippe Bichon, Pascal Boissel, Philippe Burgaud, Sandrine Deloche, Patrick Estrade, Serge Klopp, Fabienne Orsi, Marie Backchine…
12h00 : Pierre DARDOT : Quelle démocratie ?
Samedi 2 octobre de 14h30 à 18h00
PRESIDENT : Yacine AMHIS
DISCUTANT : Annie TOPALOV
INTERVENANTS :
Patrick CHEMLA : Traverser la zone des catastrophes
Christophe CHAPEROT : Schizophrénie et plongée dans le transfert inversé
Pierre DELION : Continuons le combat institutionnel
L'ENGAGEMENT DANS LA RENCONTRE TRANSFÉRENTIELLE PAR TEMPS DE CATASTROPHE
Nous ne saurions évoquer nos enjeux cliniques en escamotant l’actuelle pandémie qui est venue brutalement objectiver la possibilité de la mort. Plus ou moins désavouées, les forces de déliaison ont mis à mal les Collectifs, les atomisant, chacun étant renvoyé à une lutte pour sa survie personnelle. Cette attaque des liens vivants renverrait à une entame de « la confiance dans le Monde ». Elle pourrait être mise en relation avec une destruction du « Nebenmensch » freudien que nous pourrions traduire par « complexe du prochain ». L’enjeu de la rencontre transférentielle dans la psychose, mais aussi dans d’autres configurations cliniques, suppose de prendre en charge ce Nebenmensch en péril, strate inaugurale pour soutenir le registre de « l’image inconsciente du corps ». Ce qui reste problématique et difficilement transmissible concernerait la capacité de chaque thérapeute, de chaque soignant à « entrer dans la danse » (Françoise Davoine) et à s’y tenir debout. Gisela Pankow parle fort justement de « descente aux enfers » à propos de cette « approche du dedans », et donc du partage de zones de catastrophe, voire des « aires de mort » psychiques évoquées par Gaetano Benedetti. Le thérapeute ou le soignant s’y risque, avec son corps et son « être au monde », sans l’appui rassurant d’une « pensée héritée » (Cornélius Castoriadis). Miser sur le désir inconscient suppose sans doute une sorte d’acte de foi laïque dans l’inconscient ; il s’agirait de produire une première forme, une Gestaltung, « forme formante » génératrice de l’espace à construire, et peut-être d’une historicité pour « le sujet potentiel » du transfert. Il faudrait insister paradoxalement sur la théorisation nécessaire pour chaque thérapeute, chaque soignant, qui s’inscrit sur les traces de ceux qui l’ont précédé, tout en réinventant « une boite à outils métapsychologique » personnelle, évoluant tout au long de son cheminement. Quel serait le ressort intime de l’énergie nécessaire pour supporter de telles traversées au long cours ? Le Collectif pourrait constituer un point d’appui qui permette à ceux qui en ont le désir de s’avancer, tout en s’étayant sur des constructions institutionnelles suffisamment solides, mais également malléables autant que nécessaires. Cette malléabilité serait en relation intime avec « l’aire de jeu » dégagée par D.W.Winnicott, matrice de toute la créativité ultérieure dans la psychanalyse, la psychiatrie, mais aussi dans les œuvres d’art. Or nous savons par expérience que cette créativité peut être entravée, empêchée par des forces hostiles au désir, que nous pouvons mettre en rapport avec la pulsion de mort dans son versant d’anéantissement. Remarquons la coalescence actuelle entre ces forces de mort et l’emprise idéologique des politiques néolibérales. L’engagement dans le transfert s’intriquera dès lors nécessairement avec une prise de position politique. C’est l’enjeu des « pratiques altératrices » (Pierre Dardot), qui nous permettent de rester vivants dans nos institutions, afin d’éviter qu’elles ne se transforment en nécropoles. Autant dire que l’analyse institutionnelle permanente, qui suppose elle-même une énergie considérable, va engendrer des turbulences. La biopolitique de la peur, bien envahissante actuellement, renforce la nécessité d’un « désir travaillé » qui affronte la catastrophe et ses conséquences aléatoires : dislocation des liens vivants, ou à l’inverse émergence de solidarités nouvelles et de surgissements imprévisibles.