Une ouverture éclair sur Jacques Lacan

Jean Allouch
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Une ouverture éclair sur Jacques Lacan Sur le Portrait silencieux de Jacques Lacan de Claude Jaeglé (Paris, Puf, 2010) S’il est un écrit qui devrait un jour servir de préface à une encore improbable édition critique des Œuvres complètes de Jacques Lacan, ce serait celui-ci. En cent cinquante brèves pages, voici la plus appliquée des introductions. « Introduction », qu’est-ce à dire ? Que l’on ne lit plus Lacan de la même façon après avoir pris acte du Portrait silencieux qu’en fait Claude Jaeglé. Et notamment ceci : on est désormais averti qu’il est exclu d’entendre Lacan sans écouter les enregistrements audio dont on dispose – tout au moins à partir de l’année 1962. Avant de se plonger dans les arcanes transcrites des séminaires et de se casser les dents sur des écrits que Lacan lui-même présente comme d’illisibles condensés (de l’harissa sans couscous ni légumes), quiconque souhaite aujourd’hui lire Lacan ne saurait être mieux avisé que d’entrer dans l’œuvre par cette porte.

Du suicide des uns aux suicides des autres

Jean-Luc Houbron
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Du suicide des uns aux suicides des autres Un vendeur de fruits et légumes tunisien, Mohamed Bouazizi, 26 ans, s'immole par le feu et c'est tout un pays qui s'embrasse. Ce geste définitif a été avec celui d'autres qui ont suivi le révélateur d'un désespoir collectif qui s'est transformé en trouvant une issue politique : un régime policier est tombé, un système mafieux incestueux, celui d'une famille de Borgia tunisiens, a trouvé sa limite à une jouissance qui semblait infinie. En Tunisie, comme Jan Palach en Tchécoslovaquie en 1968, l’acte suicidaire a été entendu dans toute sa portée d’affaire publique, politique. Chacun a pu entendre, comprendre, interpréter ce geste dans sa portée de désespoir et d’appel vers un autre possible qui a permis d’espérer et de porter cet espoir.

"Se faire le zéro en place de la femme" à propos du livre de Philippe Lacadée, Robert Walser, Le promeneur ironique

Gilles Mouillac
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le livre de Philippe Lacadée, Robert Walser, Le promeneur ironiquem’a paru d’un enseignement précieux à plusieurs titres : d’abord pour situer Walser comme paradigme de ce qu’il faut bien désigner comme une certaine position autistique ; ensuite par les résonnances qu’il peut provoquer dans notre clinique quotidienne. Ce qu’il m’en reste c'est enfin le sentiment d’une logique à l’œuvre dans le trajet de Walser, logique que je voudrais tenter de restituer. Un « zéro tout rond ». Nous sommes d’emblée et tout du long face aux problèmes les plus cruciaux de la reprise pour Lacan de la logique de Frege pour répondre à la question de ce qui peut faire 1 pour un sujet, de la théorisation de l’autisme et de son choix éthique d’incarner l’inexistence. Au cœur aussi de nos préoccupations cliniques quotidiennes : zéro comme incarnation du rien et refus d’aliénation qui évoque les refus de présentation, plutôt la présentation par le refus, de tel sujet autiste, Damien, qui ne peut se présenter que par la négative : « il n’y a pas de Damien à la Demi-lune », « je n’ai pas de père », « j’ai infini ans ».

"Psychanalystes en devenir, les constructions d'une clinique" Ignacio Garate Martinez et Al.

Florian Ben Soussan Marseille
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Il y a des livres dont on dévore les pages, le livre d’Ignacio Garate Martinez publié chez Encre Marine commence par une énigme, celui de découper les pages pour mieux s’en nourrir. Au-delà du choix esthétique, les livres de chez Encre Marine nous invitent à retrouver le plaisir des anciens livres. Ces livres déjà nous imposent de prendre le temps. Lorsqu’on parcourt ces 125 pages on a le sentiment que finalement il est là le meilleur écho possible dans cette guerre acharnée contre la psychanalyse. De la clinique, et des auteurs tous humbles. Sorti en mai 2010, ce livre est passé hélas assez inaperçu. Les médias étant trop occupés à parler d’Onfray, et les mouvements psychanalytiques trop occupés à écrire contre Onfray. Il est clair qu’on est en train d’essayer de tuer l’inconscient, les personnes au pouvoir n’aiment pas la pensée, et cela se comprend. Impossible de penser que les mots pourraient nous échapper surtout quand « fellation » est préférée à « inflation » ou encore « empreintes génitales » à « empreintes génétiques ». Rassurons-nous de ces lapsus, Rachida et Brice n’ont pas d’inconscient !

Le fichage des patients(et autres déviants) en psychiatrie

Dr Olivier Labouret
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LE FICHAGE DES PATIENTS (et autres déviants…) EN PSYCHIATRIE Cet article est paru initialement dans la « Lettre de Psychiatrie Française » publication du Syndicat des Psychiatres Français. Dr Olivier LABOURET6

Le Carnet d'addresse fait sa révolution !

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Le Carnet d'addresse fait sa révolution ! Nous y pensions depuis longtemps, les changements constants de l’Internet nous y invitent. Désormais vous pouvez inscrire sur le carnet d’adresses votre parcours professionnel ainsi que vos activités d’enseignement. Vous pouvez également mettre en ligne vos articles en format pdf. Vous pouvez aussi, si vous le souhaitez, ajouter votre photo (jpg) L’adresse de votre cabinet apparaît sur un plan et vous pouvez indiquer vos jours de consultations ainsi que les meilleures façons de vous joindre. Comment faire ? : - Rendez-vous sur le site oedipe.org. Sur la page d’accueil en haut et à droite cliquez sur « ouvrir une session » - Si vous n'êtes pas encore inscrit dans le carnet d'adresses, rendez-vous ici : DEMANDE D'INSCRIPTION

complément à l'ouvrage "L'ENFANT ET SES TRAUMATISMES"

Pierre Kammerer
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Pierre Kammerer a bien voulu nous confier ce complément à son ouvrage « L’enfant et ses traumatismes » qui constitue une forme de réponse à certaines des observations que j’ai formulé lors de mon commentaire de son ouvrage. Je tiens ici à l’en remercier. P.Kammerer a présenté ce travail lors d’une rencontre organisée par l’association « Les ateliers de Psychanalyse » LLV L’ENFANT ET SES TRAUMATISMES Quand trop de réel sature la cure : Règle d’abstinence et Loi Symbolique Un point de débat pour notre séance : Les actes de l’analyste à l’extérieur des séances, actes que j’ai posés en fonction du transfert dont j’étais investi.

Pourquoi nous n'aimons pas la démocratie ? Myriam Revault D'Allones par Frédéric Rousseau

Frédéric Rousseau
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/ 16/07/10 POURQUOI NOUS N'AIMONS PAS LA DEMOCRATIE Myriam Revault d'Allonnes Ed. du Seuil 2010 Paris 41 Dans un court ouvrage au style incisif, Myriam Revault d'Allonnes aborde cette question en philosophe. Elle nous parle d'abord de cette « condition déceptive de l'homme démocratique » : Dès l'avènement de la démocratie, la société se trouve confrontée à la « dissolution des repères de la certitude ». L'homme y fait « l'épreuve d'une indétermination dernière, quant au fondement du pouvoir, de la Loi et du Savoir et au fondement de la relation de l'un avec l'autre…. »43 . Cette incertitude mine le lien social , le pouvoir ne peut pas s'y représenter. La forme même de la démocratie qui repose sur le principe de division favorise ce mécanisme.

Decret n° 2010-534 du 20 mai 2010 relatif à l’usage du titre de psychothérapeute

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Le 14 juin 2010 le lien vers le texte officiel :     

Quel accueil pour ceux qui ont une âme en souffrance

MEYER
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Quel accueil pour ceux qui ont une âme en souffrance ? Un projet de loi est en cours d’élaboration, il concerne une « psychiatrie » sans consentement. Par un glissement sémantique dont il n’y a pas à être dupe on passe de l’idée de « soins » sous contrainte à « soins » sans consentement. Bel oxymore qui ne peut que nous conduire à interroger l’éthique du législateur et de qui le sollicite. Ainsi il serait dorénavant possible, si cette loi venait à être promulguée, de prodiguer des « soins » sans le consentement du patient en le maintenant à son domicile. L’évaluation de la situation se faisant dans un laps de temps très court. Pourquoi une telle loi, quel sens peut-elle avoir ? Nous ne sommes pas sans savoir dans quel état de détérioration, tant morale que matériel, est actuellement la psychiatrie française. De la résurgence de traitements dignes du 19ème siècle à l’absence de soin, les exemples sont sans nombre.

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