Sépultures

Françoise Meyer
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Profaner une sépulture qu'est-ce que cela peut bien vouloir dire ? Pouvons nous en faire une lecture au delà d'une émotion qui nous saisit ? C'est par l'invention de la sépulture, à jamais perdue dans la nuit des temps, que l'homme est entré dans le symbolique. La tombe inaugure l'écriture de la disparition d'un être vivant, elle en permet la lecture. Elle témoigne du fait que cet être vivant a été et qu'il n'est plus, elle est frontière entre l'existence et la non-existence, trace d'un passage. Du fait qu'elle est une trace la sépulture indique l'effet du symbolique. Ce qui s'écrit marque la disparition de la Chose ; le signe ou la lettre remplace la chose, s'en fait le représentant. Ainsi la sépulture accueille le réel d'un corps mort, du cadavre, de la chair sans vie et sans nom pour lui donner une place. Les signes et inscriptions qui y figurent donnent un nom à l'être disparu et l'incluent de ce fait dans l'ordre des générations. Ainsi la place et le nom représentent le mort qui n'est pas un simple corps-déchet mais est identifié.

Lettre aux psychanalystes français

Giovanni Sias
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– Page un de nos collègues italiens, participant à l'Aire Méditerranéenne de psychanalyse, nous a transmis ce texte. Lettre aux psychanalystes français Giovanni Sias [... ] si nous pouvons apporter une vérité d'une rigueur plus juste, n'oublions pas que nous le devons à la fonction privilégiée : celle du recours du sujet au sujet, qui inscrit nos devoirs dans l'ordre de la fraternité éternelle: sa règle est aussi la règle de toute action à nous permise. J. Lacan Chers amis et collègues, J'ai suivi avec attention vos débats et vos positions autour de la loi sur les psychothérapies.

Coup et après-coup de la mort de son psychanalyste

Pascale Hassoun
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Coup et après-coup de la mort de son psychanalyste1 « De la mort comme des couleurs, nous ne savons pas parler ». Albert Camus La mort de son psychanalyste est un coup d'arrêt injustifiable. Point d'analyse sans l'éternité devant soi. L'analysant doit pouvoir jouer toutes ses pulsions de mort et de vie « en toute impunité ». Lui qui est sollicité à se remémorer toutes les étapes de son histoire jusqu'au plus profonds vécus infantiles doit pouvoir croire qu'il peut aller au plus loin et au plus longtemps dans l'exploration de sa psyché dans un cadre hors du commun qui se situerait presque en dehors du temps. Avec la mort de son psychanalyste tout est bouleversé. Il perd un être plus que cher qui assurait la continuité, la permanence, de sa vie psychique. Brutalement les catégories mises en jeu dans la cure risquent de se dénouer.

Revue de presse: Décès de Derrida

Revue de presse réalisée par : Djinane Benallègue
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Libération Rebonds Le Collège international de philosophie restera comme l'une des oeuvres majeures de Jacques Derrida, décédé samedi, signe de son engagement politique et de son ouverture. Par-delà la philosophie Par Bruno CLEMENT mardi 12 octobre 2004 par Bruno Clément président du Collège international de philosophie. Parmi les initiatives, parmi les inventions innombrables de Jacques Derrida, la création du Collège international de philosophie, en 1983, occupe incontestablement une place à part ; elle est sans nul doute, de son ambition philosophique, de sa manière et même de son oeuvre, une manifestation absolument exemplaire.

Jacques Derrida pour les sciences de l'information et de la communication

Bernard LAMIZET
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par 2 L'apport philosophique de Jacques Derrida, son investigation inquiète et sa contestation permanente, ont, sans doute, contribué de façon majeure à l'évolution de notre façon de penser la communication. On permettra à un chercheur de cette discipline de dire, ici, sa dette à Derrida, à sa pensée critique, aux reformulations qu'il a permises, aux questionnements nouveaux qu'il a rendus possibles dans sa quête incessante d'une philosophie critique du langage.

La psychanalyse mortelle

jean-michel Louka
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La psychanalyse mortelle ? (Lettre de l'Autre) Alors ? Mortelle la psychanalyse ? Qu'allez-vous encore nous chanter là ? Elle se porte fort bien, la psychanalyse… Non ? Eh bien non ! Elle ne se porte pas si bien que cela, pas aussi bien, en tout cas, que vous voudriez le croire. La loi de Santé publique promulguée par le Président de la République le 08 août dernier, en attente de ses décrets d'application, crée une nouvelle catégorie de « psy », par défaut de formation de base en psychopathologie clinique théorique et pratique, pour devenir un psychothérapeute acceptable, c'est-à-dire accréditable par l'Etat français. Là où vous aviez jusqu'alors quatre catégories de « psy », auxquelles vous adresser pour connaître le tempérament de vos symptômes, vous en aurez dorénavant cinq. Y-a-t-il là comme un progrès ? Et qui doit-on remercier ?

II Congrès International de Convergence, Mouvement Lacanien pour la Psychanalyse Freudienne

Roberto Harari traduction : Daniel Podestá revue par Marie-claude Labadie et Laurent Le vaguerèse
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Roberto Harari Qui varie et qui déraille. Une clinique lacanienne ?9* Roberto Harari (Mayéutica - Institución Psicoanalítica) 1.

La politique de santé publique: Rapport de la Commission des Affaires Sociales

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Francis GIRAUD et Jean-Louis LORRAIN, RAPPORT 138 (2003-2004), Tome I Commission des Affaires sociales Article 18 quater (art. L. 4111-7 du code de la santé publique) Prescription et mise en oeuvre des psychothérapies Objet : Cet article vise à encadrer la pratique de la psychothérapie. I - Le dispositif proposé Sur proposition de M. Bernard Accoyer, la commission des Affaires culturelles, familiales et sociales de l'Assemblée nationale a adopté un article additionnel visant à organiser la prescription et la mise en oeuvre des psychothérapies. Cet article résulte d'un long travail de préparation. Il fait suite au dépôt, par M. Bernard Accoyer et plusieurs de ses collègues, de deux propositions de loi, l'une relative à l'usage du titre de psychothérapeute (n° 1844, enregistrée le 13 octobre 1999) l'autre relative à la prescription et à la conduite des psychothérapies (n° 2342, enregistrée le 26 avril 2000).

Une certaine lassitude

Laurent Le Vaguerèse
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Examen par le Sénat de l'amendement Dubernard : Une certaine lassitude. Voici maintenant plusieurs mois que le débat concernant les rapports entre la pratique de la psychanalyse, de la psychothérapie et l'État est lancé et force est de constater que se fait jour une certaine lassitude. Depuis bientôt 8 mois cette affaire a envahi notre emploi du temps, englouti voracement : temps libre, lectures, enseignement etc. pourtant, il faut y revenir, sans doute, car l'affaire est d'importance et encore loin d'être conclue. Quel en est l'enjeu ? apparemment du moins, une lutte concernant à la fois le marché de la demande des patients, dont on sait qu'il est volage et l'exploitation du marché de la formation dont on sait, dans tous les domaines, qu'il est juteux : Qui demain sera fondé à assurer la formation des psychothérapeutes ? les associations de psychanalystes ? les associations membres des Fédérations de psychothérapie ? les associations indépendantes de psychothérapeutes ? l'Université ? Qui pourra mettre en avant qu'il est psychothérapeute ? qu'il peut conduire des psychothérapies ?

CMPP, médico-social, psychiatrie, Santé Mentale: ce qui s'annonce. L'homme ou le rat ?

Étienne Rabouin
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CMPP, MEDICO-SOCIAL, PSYCHIATRIE, SANTE MENTALE : CE QUI S'ANNONCE. L'homme ou le rat ? « Une grande vague…, un raz de marée ! ». C'est ainsi que l'on nous a annoncé, au CMPP de Morlaix à la fin de l'année le décret d'octobre 2003 relatif à la gestion budgétaire du Médico social appliquant la loi de 2002 dite de « rénovation sociale ». L'expression a le mérite d'apprécier et de transmettre l'importance du phénomène. Pourtant quel rapport y a t il entre, un cataclysme naturel comme un raz de marée, résultant d'un séisme qui dépasse notre entendement, et cette volonté d'humains pour d'autres humains d'organiser le psychisme selon un modèle de planification et de gestion des comportements pour « raison d'économies » ? Le rapprochement conduit à penser dans les deux cas « On n'y peut rien c'est inévitable ! ».

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