Une certaine lassitude

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Examen par le Sénat de l'amendement Dubernard : Une certaine lassitude.

Voici maintenant plusieurs mois que le débat concernant les rapports entre la pratique de la psychanalyse, de la psychothérapie et l'État est lancé et force est de constater que se fait jour une certaine lassitude.

Depuis bientôt 8 mois cette affaire a envahi notre emploi du temps, englouti voracement : temps libre, lectures, enseignement etc. pourtant, il faut y revenir, sans doute, car l'affaire est d'importance et encore loin d'être conclue.

Quel en est l'enjeu ? apparemment du moins, une lutte concernant à la fois le marché de la demande des patients, dont on sait qu'il est volage et l'exploitation du marché de la formation dont on sait, dans tous les domaines, qu'il est juteux :

Qui demain sera fondé à assurer la formation des psychothérapeutes ? les associations de psychanalystes ? les associations membres des Fédérations de psychothérapie ? les associations indépendantes de psychothérapeutes ? l'Université ?

Qui pourra mettre en avant qu'il est psychothérapeute ? qu'il peut conduire des psychothérapies ?

Qui aura le pouvoir ? les psychiatres ? les psychanalystes ? les associations de psychanalystes et lesquelles ? et l'État quel rôle jouera-t-il ?

Quel outil conceptuel, quel corpus théorique fera référence : la psychanalyse ? les thérapies comportementales et cognitivistes ? les thérapies relationnelles plus ou moins inspirées par la psychanalyse. N'importe quoi ?

Autant de questions qui devront bientôt être tranchées ? à moins, comme le serinent depuis quelque temps des voix venues d'un peu partout, que l'enjeu ne soit bien plus important et les conséquences s'avérer dépasser le cadre comptable.

Ce que contient l'amendement Dubernard

Voyons donc cet amendement Dubernard d'un peu près. Il comporte trois volets : la formation nécessaire à la conduite des psychothérapies, l'usage du titre de psychothérapeute, les conditions d'inscription de ceux qui veulent s'en prévaloir.

1-La conduite des psychothérapies est définie comme nécessitant « soit une formation théorique et pratique en psychopathologie clinique, soit une formation reconnue par les associations de psychanalystes. »

L'amendement distingue donc ici deux registres, non pas en les tenant éventuellement pour complémentaires mais comme alternatifs. Pour conduire une psychothérapie, on peut donc se former soit auprès des associations de psychanalystes, soit recevoir une formation en psychopathologie. Cet étrange montage a de quoi surprendre. Il ne se comprend qu'à assimiler les psychanalystes à des psychothérapeutes, les deux voies d'accès conduisant au même aboutissement : la conduite des psychothérapies. La seule particularité tient à l'artifice qui fait échapper les psychanalystes à une formation universitaire.

On voit bien ici s'accentuer un clivage déjà existant. Auparavant, psychiatres et psychologues qui voulaient devenir psychanalystes allaient, simultanément ou successivement à leur cursus universitaire, faire une analyse et par un processus jamais achevé, complétaient leur formation par des séminaires, des lectures des cartels et toutes sortes d'échanges et de réflexions qu'ils n'auraient sans doute pas voulus opposer l'un à l'autre. Et les analystes venant d'autres horizons ne répugnaient pas à se plonger dans le savoir venant d'autres champs, qu'il s'agisse de la psychiatrie ou de la psychopathologie, même s'ils n'y trouvaient pas toujours leur compte. Devenir psychanalyste était leur objectif. Les différents champs du savoir étaient un domaine immense à explorer, un vivier destiné à nourrir leur réflexion, la formation universitaire une évidence.

Quant à recevoir une formation spécifique à la psychothérapie, la nécessité ne s'en faisait pas sentir. Seule une conception rigide du cadre de la cure peut en effet conduire à la mise en place d'une technique codifiée que l'on appellerait alors psychothérapie : l'examen des formes de la demande, sa temporalité et la manière de les accueillir, tel était le cadre plus large convenant à cette question qui ne renvoie jamais à une réponse univoque mais toujours à penser dans le cadre de la position de l'analyste vis-à-vis de la demande. Et que cette demande des patients venus les consulter ne se formulât point en terme de demande d'analyse ne les gênait pas outre mesure. Ils en faisaient un travail préalable à une éventuelle cure « classique » et adaptaient le cadre à la demande se souvenant que ce dernier n'est jamais que le choix fait par l'analyste en fonction de tel patient pour servir de creuset le plus adapté au déploiement du transfert et permettre son éventuelle interprétation

Mais voilà que l'amendement Dubernard nous pousse doucement sur le bas-côté. Les psychanalystes et la psychanalyse d'un côté et les autres de l'autre. Ainsi donc, si l'on ne se forme pas auprès des associations de psychanalystes on se formera ailleurs on entend dans cet ailleurs sans doute l'université du moins c'est ce que l'on peut supposer au mieux - et à quoi s'il vous plaît sera-t-on formés ? à la psychopathologie pour pouvoir conduire des psychothérapies.

Ce terme psychopathologie semble ici faire l'unanimité et passer pour un sésame reconnu par tous. Qui en effet pourrait contester que pour faire des psychothérapies il serait utile d'en savoir un bout sur le cadre théorique constitué dans ce registre.

Mais c'est être bien naïf ou bien mal informé que de ne pas considérer précisément que l'une des raisons de la crise tient au fait que cette supposée psychopathologie qui ferait sur sa seule évocation l'unanimité, que ce corpus donc existerait en soi alors que précisément les luttes qui se déroulent en ce moment sont provoquées par le fait qu'il n'existe en ce domaine non pas seulement un moindre consensus qu'auparavant mais une opposition radicale, et que, en conséquence, sous ce vocable de psychopathologie chacun peut mettre à peu près ce qu'il veut selon qu'il en tient encore pour la révolution freudienne, qu'il y ajoute ou non la pensée de Lacan, qu'il ne croit qu'aux magiciens classificateurs et supposémentent athéoriques du DSM ou qu'il ne voit que par les sciences cognitives et la bio-physiologie du cerveau, voire pourquoi pas, en se référant au sein d'une formation « longue » à la « théorie » du cri primal ou de la végétothérapie j'en passe et des plus croustillantes . Et ça Monsieur le législateur ce n'est pas de la psychopathologie ça ?

En tout cas, vu le clivage qui va se mettre en place quel besoin y aura-t-il d'enseigner la théorie psychanalytique à l'université ou que des analystes viennent s'y frotter aux autres champs du savoir universitaire sous des modalités toujours en questionnement comme le note Roland Gori dans l'interview qu'il nous a donné. Nul besoin puisqu'en ce qui concerne la psychanalyse, les associations psychanalytiques y pourvoiront bien suffisamment laissant donc l'université et l'enseignement de la psychiatrie aux gens sérieux entendez aux comportementalistes et autres « insermisateurs » pour reprendre un néologisme entendu lors du colloque de « la Criée » à Reims ce week-end, qui sont déjà bien en piste pour le prochain round. Exit donc la psychanalyse de l'Université. Et ne parlons pas des enseignements de psychiatrie dont elle est dors et déjà largement exclue, les enseignants favorables au comportementalisme s'y trouvant en position hégémonique.

2-L'usage du titre de psychothérapeute

Un fois formés, et correctement je vous prie, à la psychopathologie ou dans les associations psychanalytiques, on pourra faire usage du titre de psychothérapeute. Inutile de dire encore une fois qu'aucun enseignement ne forme à la pratique et à la conduite des psychothérapies. Cela a été dit et répété. Je ne reviens pas sur les critiques formulées par les partisans du « manifeste pour la psychanalyse » et par le « front du refus ». On pourra les lire dans œdipe. Mais tout de même appelons les choses par leur nom :

Les associations de psychanalystes ? Quelles associations de psychanalystes ? l'École de la Cause est-elle une « association psychanalytique » aux yeux des associations du « groupe de contact » ? et telle petite association trouvera-t-elle grâce aux yeux du législateur, et ce sans même parler de Christian Vasseur qui se voit déjà en grand pourfendeur des associations qui ne lui agréent pas. De quoi faire s'arracher les cheveux aux pauvres représentants du peuple chargés de régler cette affaire pour le bien de la Nation et de l'hygiènisme triomphant – le cadre dans lequel l'article 18 quater est inclus traite « des consommations à risque » ! tout un programme en effet - sans parler des économies à faire, des lobbies pharmaceutiques à ménager, des mutuelles à écouter, j'en passe et des meilleures et des psychanalystes casse-pieds qui viennent encore leur compliquer la comprenette.

Soulignons toutefois un point qui n'est pas de détail : le législateur, entendez l'UMP et divers acteurs du champ psychiatrique et psychanalytique soutiennent que leur but n'est pas de réglementer la psychanalyse ni la pratique psychanalytique. En apparence c'est parfaitement exact. Ce dont il s'agit c'est « de protéger l'usager » et de savoir qui va former les psychothérapeutes et donc rafler la mise de la formation, et qui va pouvoir afficher sur sa plaque monsieur ou madame machin « psychothérapeute ». mais comme le signifiant psychanalyste n'est plus celui autour duquel se centre la demande cela va revenir exactement au même., par l'orientation de la demande et par la validation des pratiques qui s'opèreront par ce biais.

Il est exact que les analystes non psychologues non-médecins qui s'inquiètent de savoir s'ils pourront continuer à exercer peuvent être rassurés. S'ils ne mettent pas sur les documents qu'ils impriment ou sur leur plaque s'ils en ont apposé une, le titre de psychothérapeute ou psychothérapies nul ne pourra les contraindre à s'enregistrer sur une liste, à donner leur écot aux associations de psychanalyse (tes) ou à passer une partie de leurs loisirs à passer des unités de valeurs en psychologie.

Un analyste qui ne sera pas inscrit dans une association analytique reconnue, qui n'est pas médecin ou psychologue, pourra donc continuer à exercer. Il pourra même échapper à l'inscription sur le registre prévu par le législateur s'il ne souhaite pas faire figurer – donc faire usage - du titre de psychothérapeute. Ceux qui défendent une interprétation inverse altèrent en conséquence leur crédibilité et celle de ceux qu'ils prétendent regrouper car le problème est ailleurs. L'interdiction d'exercer ne sera pas légale elle sera de fait.

La question est en effet la suivante : qui viendra consulter ceux qui auront l'impudence de ne pas mettre sur leur plaque et se revendiquer du titre de psychothérapeute. Le discriminant devient négatif alors qu'il était plutôt d'usage jusque récemment précisément de s'abstenir de toute publicité et affichage de ce genre. Les règles communes devenant celles de l'affichage, il faudra un certain courage à ceux qui voudront s'en passer. Et l'on voit mal, les services sociaux de tous poils et les professionnels de l'action sociale ou sanitaire faire abstraction du label en question sous peine en cas de problème de subir les foudres de la hiérarchie. Il pourra donc bel et bien subsister des analystes non médecins, non psychologues, ne se réclamant pas du titre de psychothérapeutes ou n'inscrivant pas sur leur plaque psychothérapie, mais avec quels patients exerceront-ils telle est semble-t-il la question. Certainement pas dans les dispensaires ou dans les organismes publics. C'est déjà largement le cas. Et dans le privé qui s'y risquera ? D'autant qu'en ce domaine les exemples étrangers semblent vouer à la disparition ce genre de position devenue archaïque et impossible à tenir en tout cas beaucoup plus difficile.

En somme, l'État résout à sa manière la difficile question de l'envoyeur. Depuis la naissance de la psychanalyse, toute demande d ‘analyse inclut un tiers. C'est sans doute comme cela qu'il faut entendre la phrase de Lacan « l'analyste ne s'autorise que de lui-même » (c'est un acte) » et de quelques autres » c'est un acte qui inclut aussi un tiers et qui inscrit la démarche psychanalytique d'emblée dans une relation triangulaire et donc sociale. Cette question de l'envoyeur est une question peu ou pas traitée, du moins jamais à ma connaissance de cette façon.

Dans le processus législatif en cours c'est l'État qui va s'en charger, c'est lui qui, par la validation du titre de psychothérapeute, affirme la qualité de la formation de celui qui veut en faire mention. Qu'il valide le praticien sous le registre de la psychothérapie ou sous celui de la psychanalyse importe peu. Ce qui importe, ce qui demeure, c'est le processus de validation qu'il opère par ce biais et donc, comme il s'agit de protéger l'usager, c'est bien lui, l'État, qui va orienter la demande et valider la pratique. Et d'ailleurs il ne s'en cache pas, c'est là son objectif.

Par ce bais le législateur résout ce qui depuis bientôt un siècle anime la réflexion et motive les scissions : qui est analyste et qui ne l'est pas ? maintenant c'est l'État qui nous fournira la réponse en reconnaissant telle ou telle association et sa procédure d'entrée, et en orientant et garantissant la pratique de ceux qu'il valide de cette façon indirecte. En opérant ainsi, l'État oriente la demande et laisse à ceux qu'il écarte le soin de trouver un autre moyen de se faire objet du transfert.

Car aujourd'hui, le signifiant psychanalyse ne fait plus recette. C'est de psychothérapie dont la demande se nourrit presque exclusivement. Les divans se vident et les fauteuils se remplissent.

Que le comportement des psychanalystes face aux problèmes de la modernité, que leurs incessantes querelles et anathèmes, que le comportement de certains analystes, leur vocabulaire, leur façon de se comporter de façon hautaine et contradictoire avec ce qu'ils prétendent incarner, que la poubellication permanente dont se composent bon nombre de leurs écrits, leur incapacité à élaborer et apporter une réponse à l'attente formulée sous des formes différentes de celles auxquelles nous étions accoutumés, que tout ça en somme et en détail en soit peut-être l'origine de cette évolution funeste ne semble guère solliciter l'attention de la communauté analytique.

Pour répondre à ce qui s'annonçait depuis bien longtemps comme un désastre, les réponses de chacun n'ont pas tardé à se faire jour. Pour héler le chaland, les uns et les autres se sont mis à accoler au titre de psychanalyste un autre titre : psychiatre, psychologue, enseignant, philosophe auteur de tel ou tel ouvrage montrant par la non seulement le sérieux de leur démarche, mais orientant également à leur profit supposé le champ de la demande vers tel ou tel domaine dont ils se proposent comme expert. : l'adolescence, les femmes, les drogues que sais-je ? Ou annonçant la couleur des aides que ces charges pourraient ouvrir au jeune impétrant visant à faire carrière : à l'université – j'y tient telle place, dans telle association : j'y règne en maître. Et que chacun se rassure. À part quelques irréductibles, comme notre estimé collègue Christian Jeanclaude qui prêche l'offensive à une armée en déroute, rares sont ceux qui choisissent de ne pas y céder. Nécessité a maintenant force de loi. Et pour ma part, cela fait bien longtemps que j'en ai pris mon parti.

Car si au fond cette donnée est de toutes les époques et de tous les milieux, tenter au minimum d'y faire opposition n'est pas équivalent à s‘en faire l'ardent défenseur. Question de mesure. Et l'on voit bien que cette multiplication colle tout à fait avec ce qui se profile et que nous serions pourtant les mieux placés pour contester, à savoir le formatage de la demande dans un cadre étroit et labellisé. Ce que nous dénonçons à juste titre chez le voisin – en particulier dans les Thérapies Comportementales et Cognitives dites TCC- nous en sommes nous aussi sans en avoir l'air, les discrets zélateurs. Alors ne nous voilons pas la face d'une façon hypocrite. Le « groupe de contact » n'a fait qu'entériner la démarche engagée depuis bien longtemps et si le courage lui a manqué d'en adopter une autre c'est que ses troupes en avaient déjà depuis belle lurette emprunté le même chemin.

Puisque les patients n'investissent plus la psychanalyse comme objet transférentiel il faut donc les attirer par une autre enseigne et le faire savoir bien haut : nous aussi nous faisons des psychothérapies, nous aussi nous sommes psychothérapeutes. Psychanalystes pour le prestige et la théorie, psychothérapeutes pour le beefsteak

Car que l'on veuille normer la demande, lui faire rendre gorge pour qu'elle se formule de telle sorte que la réponse soit déjà toute prête, toute chaude à consommer, protocolisée, prédigérée, cela ne peut avoir le moindre rapport avec l'écoute de la parole de l'analysant par le psychanalyste. Par contre que ce clivage s'opère entre le lieu de l'Université et la psychanalyse, rejetant la psychanalyse à son ghetto, même plus bonne à figurer sauf au titre de curiosité, au grand débat des idées, qu'elle soit parquée à l'écart et qu'entre gens sérieux on forme des étudiants sérieux qui s'ils veulent entendre pour leur édification ce qu'enseigne la psychanalyse pourront bien si cela les amuse aller visiter ces bêtes curieuses que l'on a conservé dans la naphtaline pour l'édification des masses et la conservation bien pensée des espèces en voie de disparition bien à l'écart avec un panneau sans doute : il est recommandé de ne pas nourrir les animaux

L'inscription de ceux qui veulent s'en prévaloir.

Pour les non-médecins non-psychologues qui voudront donc s'intituler psychothérapeutes, et afficher la prétention à conduire des psychothérapies, il faudra donc aller s'enregistrer à la Préfecture. Les médecins y échapperont, eux qui pourtant ne bénéficient d'aucune formation qu'elle soit ni théorique ni clinique, qui n'ont jamais rien lu sur ce sujet et sont pour l'essentiel formés par les visiteuses médicales qui leur enseignent les bienfaits du prozac. Ils bénéficient du fait que nombre de leurs confrères sont députés ou sénateurs et basta. Cela a été de nombreuses fois souligné et l'on nous promet d'y remédier. Nous verrons bien.

Rien non plus sur la formation des psychiatres. Peut-être a-t-elle changé depuis le temps de ma propre formation mais j'en doute et seul le contact avec les malades peut les avoir sans doute ouverts à autre chose qu'aux subtilités du DSM et des PMSI divers et variés. Comme formation de qualité à la psychothérapie on fait tout de même mieux. Eux non plus pourront ne pas s'inscrire.

Reste cette dernière phrase sur laquelle force nous est de revenir « et les psychanalystes régulièrement inscrits dans les annuaires de leurs associations ». Eux aussi bénéficieront de ce que dans les temps anciens on appelait une indulgence dont on sait bien qu'elles étaient à vendre moyennant le fait que la hiérarchie religieuse était priée sous ce motif de fermer les yeux. Cela nous a valu les croisades, cela nous a valu les cathédrales, les foules en troupeau venues se recueillir devant les reliques de Vézelay et d'ailleurs. Que nous vaudront celles-ci ?

On n'insistera pas sur la reconnaissance fort problématique des unes par les autres, ni sur le statut des auditeurs libres par exemple. Mais que voudra donc bien signifier cette inscription forcée dans les associations reconnues. ? Si l'on est optimiste, on pourra espérer que l'éventuel retour contraint des brebis éloignées du troupeau que ce vote est susceptible de provoquer donnera un peu de sang neuf aux dites associations. On peut cependant tout aussi bien penser que s'y installera un nouveau malaise qui, celui-là, sera lourd de tensions de toutes sortes, dont le clivage entre le « groupe de contact » et les tenants du « manifeste » donne un premier aperçu. Sans parler des conflits qui surgiront n'en doutons pas chez les uns comme chez les autres. Décidément rien ne sera plus comme avant et les traces de ce conflit seront durables et profondes. Que l'une des causes en soit l'incapacité des analystes à débattre entre eux des réponses à apporter aux questions que la modernité nous pose, me paraît décidément fort inquiétant.

L. Le Vaguerèse