Virginie MARTIN-LAVAUD est psychologue clinicienne dans l’Education nationale, docteur en psychopathologie, chargée de cours à l’IUFM des Pays de la Loire et à l’Institut de psychologie et sociologie appliquées de l’Université catholique de l’Ouest.

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Préface de Pierre Delion

Pourquoi les enfants parlent-ils de monstres ? A partir de situations cliniques, l’auteur interroge les fonctions que le monstre assume dans leur vie psychique. A la différence du loup, de la sorcière, voire de la bête, celui-là ne possède aucune forme préétablie, et pourtant il fait partie des images fréquemment utilisées par les enfants pour évoquer l’inquiétant.

Le surgissement du monstre dans la clinique de l’enfant correspond-il à une plainte de ce dernier, à un moment où il vient dire qu'il ne comprend plus, qu'il est inquiet parce qu’il ne maîtrise plus ce qu’il voit ? Ou bien la présence du monstre témoigne-t-elle d’une mise en forme esthétique de la vie fantasmatique ? Lorsque les mots manquent à dire la réalité, le signifiant « monstre » n’est-il pas utilisé pour témoigner de l'étrangeté d’un vécu, pour figurer une radicale différence entre soi et l'autre ?

L’expérience clinique de l’auteur suggère que c'est d’abord en tant qu’image vue mais non reconnue que les monstres assument une fonction de dévoilement d’un insu propre à la vie inconsciente.