Aux origines du mouvement analytique israelien
Guido Liebermann vit et travaille près de Tel Aviv. Il est psychanalyste, historien, psychologue clinicien dans un hôpital psychiatrique attaché à l'université de Tel Aviv. Membre de la Société de psychanalyse freudien¬ne (SPF) et de la Société internationale d'histoire de la psychiatrie et de la psychanalyse, il a écrit de nombreux articles. Couverture : Max Eitingon dans sa bibliothèque, devant deux portraits de Freud. © Israël State Archives, fonds Eitingon, 2973/6.

Cet ouvrage retrace l'histoire du freudisme en Palestine avant la création de l'Etat d'Israël. Histoire d'immigrations, de tragédies, de combats idéologiques et de fortes personnalités, sur fond d'antisémitisme et de montée du nazisme. L'immigration juive en Palestine apporte, par vagues successives, des pionniers du mouvement freudien naissant (Mosche Wulff, Max Eitingon, Josef Friedjung...). Dès 1934, une nouvelle Société de psychanalyse y voit le jour. D'autres analystes moins connus, analysés sur les divans de Berlin ou de Vienne, pour¬suivent leur formation à Jérusalem ou à Tel Aviv et contribuent à son essor.
Pourtant, l'introduction de la psychanalyse dans la société juive n'aurait pas été possible sans l'inappréciable soutien apporté par quelques médecins, pédagogues et dirigeants sionistes gagnés à la cause analytique. Ces précurseurs ont dû mener d'incessantes et rudes batailles pour l'introduire dans les nouvelles structures - écoles, kibboutzim, hôpitaux, université... - contre les autorités religieuses traditionnelles.
Ce livre est aussi l'histoire des résistances à la psychanalyse et des ambiguïtés de Freud à l'égard de la Palestine et du sionisme. Guido Liebermann, en interrogeant la réception de la psychanalyse dans ce pays, nous plonge dans l'histoire du peuple juif et dans la douloureuse naissance de l'Etat d'Israël, en nous montrant la richesse incroyable de cette expérience unique.